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Le numérique en famille : les conseils des experts

Cet article est écrit en partenariat avec Child Focus, la Fondation pour enfants disparus et sexuellement exploités et reconnu comme le Centre belge pour la sécurité en ligne des mineurs.

La préoccupation des parents pour leurs enfants est de tout âge. Il est légitime qu’en tant que parent nous nous intéressions à leur vie et ce qu’il s’y passe. Seulement, à peine avons-nous découvert l’univers de 9Gag (principalement à travers Facebook), que l’activité des plus jeunes avait migré vers Instagram, puis entre-temps vers TikTok… Difficile à suivre dans un monde numérisé qui évolue si rapidement !

La vie en ligne n’est pourtant pas très différente de celle hors ligne, même si les interactions sont parfois différentes (format des messages, réactions, espaces d’échanges). Nous vous proposons ici quelques conseils sur l’usage numérique des enfants et en famille, qui peuvent tant vous servir à titre privé, qu’à titre professionnel en tant qu’aidant numérique.

Comment savoir ce qu’ils font exactement en ligne et s’ils s’exposent à des risques ?

  1. Posez-leur des questions ouvertes sur leur vie en ligne

De la même manière que nous posons la question à nos enfants « comment s’est passée ta journée à l’école ? », « qu’as-tu appris aujourd’hui ? » et « qu’avez-vous fait à la fête d’anniversaire de ton amie ? », il est tout à fait normal de s’intéresser à ce que les enfants font en ligne.

Posez-leur régulièrement des questions ouvertes et donnez-leur la chance de partager – à leur rythme et sur les sujets de leur choix. Vous créerez ainsi une relation de confiance.

Dans le même ordre d’idées, nous vous déconseillons toute action intrusive vis-à-vis de la vie en ligne des enfants. Même s’il vous est possible de rentrer dans le téléphone ou l’ordinateur de votre enfant, respectez le fait qu’il ou elle ne souhaite pas tout partager avec vous.

Si vous êtes témoin de messages ou de contenus inappropriés, ou si vous avez des suspicions, il est plus judicieux de prendre indirectement des nouvelles ou de demander l’autorisation, plutôt que d’arbitrairement décider d’avoir accès au contenu. Dans les deux cas, si l’enfant est victime ou si l’enfant a un comportement inapproprié, en agissant d’autorité (sans leur autorisation) vous romprez le lien de confiance et ils se confieront moins facilement à vous.

  1. Soyez ouverts et à l’écoute pour ce que vos enfants ont à raconter

Proposez un contexte bienveillant où votre enfant – ou un enfant dans votre entourage ! – puisse venir vous parler et poser ses questions, sans être jugé.

Répondez aux questions avec sincérité, tout en adaptant vos réponses à l’âge de l’enfant.

Consultez le site « Chacun son Max » pour plus d’informations : https://www.chacunsonmax.be/fr

Soyez également ouverts et à l’écoute pour ce que des parents ont à raconter. En tant qu’aidants numériques, nous sommes au contact d’adultes qui se posent beaucoup de questions et qui ont des expériences à partager, qu’ils ne peuvent pas facilement partager ailleurs. Les parents ont donc aussi besoin d’une personne attentive qui puisse écouter, rassurer et guider sur des questions liées au numérique et à la parentalité.

  1. Passez du temps ensemble en ligne

Une autre façon de créer une relation de confiance entre enfants et adultes, quand il s’agit de l’univers numérique, est de passer du temps ensemble sur le numérique. En prenant cette habitude, il sera beaucoup plus facile pour vous de sentir comment se passe la vie en ligne de votre enfant, et votre enfant viendra plus facilement se confier à vous.

Amusez-vous ! Passez du temps ensemble à jouer les jeux que votre enfant joue en ligne, à regarder les vidéos qu’il ou elle regarde, et intéressez-vous à ce qui les passionne. Quand il y aura un événement marquant : un nouveau niveau atteint dans le jeu, une vidéo comique, une publication sur les réseaux qui pose question ou quand ils sont témoin ou victime de cyberharcèlement, votre enfant vous en parlera plus facilement.

À l’inverse, montrez aussi ce qui vous intéresse en tant qu’adulte, en guise de réciprocité. Nous passons également beaucoup de temps en ligne, il est donc aussi normal de partager ça avec nos proches. Ainsi, l’enfant intègre indirectement qu’un dialogue est un échange et qu’en se confiant à l’enfant, on lui donne de la valeur, en tant qu’interlocuteur privilégié.

N’en oubliez évidemment pas de passer du temps déconnecté ensemble ! Un jeu de société, une promenade, une activité sportive, une sortie en famille, … Tout ça contribue aussi à une bonne relation avec ses enfants.

  1. Définissez ensemble des règles pour les usages du numérique à la maison

Convenez ensemble de quelques règles simples, faciles à suivre et auxquelles tout le monde peut se tenir. Dans cette veine : donnez l’exemple ! Pas de téléphone, jeux ou tablettes à table ? Alors ça vaut également pour vous.

Les règles peuvent varier entre le temps d’écran par jour, les sites, réseaux ou jeux en ligne qu’il est approprié de consulter à partir d’un âge défini, la pièce dans laquelle il est autorisé ou interdit de jouer, etc.

On vous propose ici la règle des 4 P (« P » pour « Pas d’écran ») :

  • Pas d’écran le matin avant d’aller à l’école, ou avant une certaine heure le weekend ;
  • Pas d’écran à table ;
  • Pas d’écran dans la chambre ;
  • Pas d’écran juste avant d’aller se coucher.

Si vous décidez de paramétrer un contrôle parental sur un appareil, expliquez à l’enfant concerné le pourquoi du comment. Il s’agit finalement de paramètres qui servent à les protéger eux, plus que d’un moyen de « contrôle » ou « d’espionnage » de votre part.

  1. Limitez les interdictions absolues

Le fruit défendu a le goût le plus doux… Un enfant va oser braver l’interdit, parce que c’est interdit ! Il va trouver de nombreux subterfuges pour contourner l’interdiction, qui feront que vous perdez en visibilité sur ce que fait l’enfant ainsi qu’en qualité relationnelle entre l’enfant et vous : une interdiction mal comprise génère de la frustration et du conflit, l’enfant perdra donc confiance en vous et en votre autorité parentale.

En ce sens, proposez plutôt des règles avec des limites clairement définies qui seront plus faciles à respecter (voir aussi notre conseil n°4).

  1. Si vous avez des questions ou si une situation vous semble inappropriée, appelez le 116 000

N’attendez pas qu’une situation s’enlise ou s’aggrave pour chercher de l’aide : il existe de nombreuses associations qui peuvent vous aiguiller et vous donner des conseils.

  • Téléphone : 116 000
    Le numéro gratuit et disponible 24/7 de Child Focus : disponible tant pour les urgences et situations de crise, que pour des questions plus ponctuelles. Vos enfants et vous pourront échanger avec des professionnels bienveillants ;
  • Mail : 116000@childfocus.org
    Comme pour le numéro d’urgence, l’adresse mail de Child Focus est un point de contact précieux, tant pour les enfants que pour les parents :

En conclusion, afin de proposer aux enfants et adolescents un environnement numérique sécurisé, il est important de créer un climat bienveillant et une relation de confiance qui légitimera la mise en place de certaines règles, qui rendra finalement la communication plus fluide en cas de problème (contenus inappropriés, cyberharcèlement, violence en ligne, etc.).

Consultez les différentes ressources pédagogiques mises gratuitement à votre disposition :

En bonus, (re)découvrez nos 10 conseils contre le cyberharcèlement !

 

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