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Comment accompagner des publics éloignés du numérique sur l’autopartage

La vulnérabilité numérique touche un large partie de la population et elle a pour effet de de rendre des publics déjà fragilisés encore plus fragiles face à une société de plus en plus dépendante au numérique. L’autopartage, quant à lui, offre une solution jouant sur différents tableaux : système d’utilisation inclusif, gains financiers et facilité administrative. En tant qu’aidants numériques, il existe plusieurs pistes pour accompagner ces publics cibles conciliant inclusion numérique et mobilité partagée.

Environ 41% de la population bruxelloise est considérée vulnérable au numérique, de par son manque d’accès au numérique (5%) ou de par son manque de compétences suffisantes pour se considérer autonome sur le numérique (36%). Différents indicateurs socioéconomiques peuvent jouer un rôle. Ainsi, l’âge, le niveau de diplôme, le niveau de revenu, le genre et le fait d’avoir une rémunération stable (c’est-à-dire avoir un emploi ou une pension suffisante) sont dans certains cas des barrières à l’accès du numérique. Toujours présentes, dans une moindre mesure au sein de la population et cependant avec un impact à l’échelle individuelle, la situation de maladie ou handicap, le manque de maîtrise de la langue ou encore l’incapacité à lire et à écrire sont également des barrières dont il faut tenir compte.

Compte tenu des difficultés financières que peuvent rencontrer ces personnes, l’autopartage offre une solution de mobilité financièrement avantageuse et dont les services sont inclusifs. Pour aider et accompagner ces groupes cibles, il y a plusieurs solutions et outils mis à disposition des aidants numériques.

Comprendre l’autopartage

Avant toute chose, et surtout avant d’en faire la promotion auprès de ses apprenants, il faut comprendre le principe de base de l’autopartage. Concrètement, cela consiste à pouvoir utiliser une voiture partagée avec d’autres utilisateurs, où chacun peut faire usage du véhicule en fonction de ses besoins et des disponibilités des véhicules. Les trois modèles de partage sont :

  • Les voitures partagées via des bornes de stationnement (Cambio, ou encore Villo pour les vélos) ;
  • Les voitures partagées en flotte libre (Miles, Poppy, ou encore Dott, Lime et Uber pour les vélos et trottinettes électriques) ;
  • Les voitures partagées entre pairs (par exemple entre voisins, avec la famille, voiture de service pour le travail).

En fonction de son usage, l’autopartage peut amener à faire jusqu’à 3.000€ d’économies par an, en comparaison avec les frais d’une voiture privée. En plus des gains financiers importants, l’autopartage améliore la qualité de vie en encourageant indirectement une multimodalité de mobilité. Les utilisateurs d’autopartage se déplacent ainsi beaucoup plus à pied et à vélo. Notons également la facilité administrative de l’autopartage. Les utilisateurs bénéficient d’un accès à des véhicules qui ont passé le contrôle technique, peuvent entrer dans les zones à basses émissions (LEZ – Low Emission Zones) et qui sont en ordre d’assurances – sans avoir dû s’en préoccuper. Dernièrement, l’autopartage est bénéfique pour l’environnement, dans la mesure où une voiture partagée peut remplacer jusqu’à 15 voitures privées. Les effets directs sont la réduction d’émissions et de particules fines ; les effets indirects et à plus long terme sont la libération de l’espace urbain, avec moins de places de parking nécessaires et plus d’espace consacré aux espaces de loisirs ou de points de verdure.

Le rôle important des aidants numériques

Les aidants numériques ont un rôle double, quand il s’agit de questions sociales ou de gestion budgétaire. D’abord, en toute évidence, les aidants numériques aident à s’approprier les appareils et les outils numériques nécessaires pour bénéficier des avantages que présentent le numérique. Ensuite, leur rôle a également une dimension sociale. Les aidants conseillent et guident sur des sujets divers et variés.

Le sujet du carsharing ne fait pas exception. Compte tenu des avantages que cela représente, il est intéressant de sensibiliser ses apprenants et bénéficiaires au sujet.

La formation aux compétences numériques reste une étape clé, que ce soit pour monter en compétence ou pour gagner en confiance. La maîtrise du smartphone est certainement une des premières étapes à prendre en considération. Pour les personnes n’ayant pas de smartphone, il est possible d’utiliser un simple GSM et de faire certaines opérations par téléphone, comme le propose l’opérateur Cambio. Le smartphone (ou le GSM) devient l’outil principal pour faire ou modifier ses réservations, déverrouiller et le véhicule, avoir accès à la carte essence, et bien d’autres choses encore.

Parallèlement, il n’est pas inconcevable, en fonction du temps dont le formateur ou la formatrice dispose, d’organiser une séance sur la gestion administrative en ligne. Comment se créer un compte, comment gérer ses mots de passe, prendre le réflexe de faire le suivi de ses mails, gérer les paiements en ligne et les domiciliations, sont des compétences annexes qui rendent l’usage de l’autopartage plus fluide. À cet égard, c’est à l’inscription que ces compétences seront les plus sollicitées.

En plus du rôle plus évident de former les apprenants à maîtriser le numérique pour des tâches du quotidien, l’aidant numérique a un rôle singulier dans notre société de sensibiliser autour de sujets d’accès aux droits, des avantages financiers à tirer grâce à internet et des manières dont on peut s’émanciper à travers l’information et les loisirs. Le carsharing est en ce sens un sujet qui vise tant l’aspect financier que les aspects de santé, environnementaux et de mobilité.

Quels outils utiliser ?

La plateforme 123Digit met plusieurs contenus pédagogiques gratuitement à disposition, qui peuvent tant servir aux apprenants en autonomie qu’aux aidants souhaitant utiliser ces ressources dans leur accompagnement, individuel ou collectif. Elle recense également quelques outils intéressants à utiliser ou à consulter.

Ces outils ont spécialement été conçus pour une prise en main facile et pour sensibiliser tous les citoyens aux avantages de l’autopartage.

Lisez aussi gratuitement notre article “Carsharing, peser le pour et le contre » !

Cet article a été rédigé dans le cadre du projet « 123Carsharing4Brussels ». Ce projet est lauréat de l’appel à projets « Low Emission Mobility – Inclusive Carsharing » financé par Bruxelles Environnement en partenariat avec Bruxelles Mobilité.

 

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